L'entrevue #17

J’ai été très heureusement étonné de constater comment, en quelques mois, depuis que la fusion a été votée par toutes les instances des trois syndicats, le sentiment de faire désormais partie d’une même maison s’est naturellement ancré en nous. 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Votre parcours ? 

À l’aube du commencement de la seconde partie de ma vie, je suis tombé, presque par hasard, dans la marmite du spectacle vivant, en rachetant le Crazy Horse. Depuis lors, je n’en suis pas ressorti, au contraire, je m’y suis installé avec de plus en plus de plaisir. Au point de me dégager progressivement de mes autres participations. 

Avant l’aventure du Crazy Horse, je dirigeais en effet une société de private equity spécialisée dans les métiers de la communication, des médias et des télécoms. Au travers de cette société, nous avons investi dans un grand nombre d’entreprises, que ce soit Canal + en Belgique ou en Pologne (télévision à péage), CARAT CRYSTAL (centrale d’achat d’espaces publicitaires), MEDIATEL (exploitation d’annuaires commerciaux en République tchèque) ou encore ALTICE (fournisseur de services télécom) et bien d’autres.

Notre société a même été cotée en Bourse, avant que je ne lance une OPA dessus et que je la retire de la Bourse. 

Je me suis bien amusé, car j’aime la diversité et j’adorais me pencher sur de nouveaux business pour en comprendre les rouages… 

Désormais, je me penche presque exclusivement sur le Crazy Horse, que je voudrais développer au-delà de son périmètre actuel.

Une précision : je suis juriste et anthropologue, diplômé d’universités belges, car j’ai longtemps habité dans le plat pays.

Ekhoscènes est désormais lancé. Vous qui en êtes l’un des deux Vice-présidents, élu par le Pôle Cabaret, quel regard portez-vous sur ces premiers mois d’action commune ?

C’est fascinant de participer à un processus de rapprochement de plusieurs entités, au départ totalement indépendantes les unes des autres, qui finissent par fusionner pour n’en faire plus qu’une. 

Le PRODISS, le SNDTP et le CAMULC avaient commencé à se courtiser mutuellement avant la crise du Covid. Mais c’est en décidant de mettre en place un comité informel de gestion de la crise regroupant des responsables de chacun des trois syndicats et en associant nos efforts pour la protection de nos membres respectifs, que nous avons définitivement compris que nous étions très proches les uns des autres et que la défense des intérêts de nos membres ne pouvait que bénéficier de notre union. 

En élaborant les règles de corporate governance qui s’appliqueraient post fusion, nous avons voulu que les « pôles » (dont le Pôle Cabarets) continuent à avoir une existence propre mais qu’ils désignent les personnes appelées à constituer les organes communs de gestion d’Ekhoscènes.

J’ai été très heureusement étonné de constater comment, en quelques mois, depuis que la fusion a été votée par toutes les instances des trois syndicats, le sentiment de faire désormais partie d’une même maison s’est naturellement ancré en nous. 

Quels sont les projets/dossiers que vous souhaitez plus particulièrement porter pour le secteur du cabaret ? 

Je n’ai aucune hésitation à désigner le crédit d’impôt spectacle vivant. Les cabarets sont les derniers à ne pas pouvoir profiter d’un tel dispositif, très puissant pour des entreprises qui doivent régulièrement investir dans la création. 

Je suis très soucieux à ce que le CNM soit stabilisé et que ses modes d’intervention respectent les équilibres financiers de nos entreprises.

Et à titre personnel, je suis favorable à ce que la représentativité de Ekhoscènes sur le champ du spectacle vivant privé soit davantage prise en compte au sein du CNM, ce qui serait également en adéquation avec le poids des acteurs membres de nos organisations dans la collecte de la taxe fiscale.

Ekhoscènes en 3 mots ?

Entrepreneurs – Spectacle vivant - Privé